Dominican Order

Quelles sont les transitions qui se présentent dans ma vie ? Elles sont de différente nature : commencer un nouveau travail, passer d’un niveau à un autre dans les études, épouser quelqu’un, faire sa profession religieuse ou devoir gérer la perte d’une personne chère. Parmi ces transitions, pour un Chrétien il y a le processus toujours présent et nécessaire de la conversion. Ces moments sont souvent un mélange d’espoir et d’excitation, mais aussi d’angoisse et d’incertitude.

Parfois, nous pouvons passer rapidement d’un endroit à un autre sans laisser complètement derrière nous ce qui est ancien et a été transformé en un nouvel état de chose. C’est souvent dans cet intermède, entre ce qui a été et ce qui est à venir, que nous restons bloqués.

Il y a de nombreux écueils qui nous empêchent d’effectuer une transition fructueuse, par exemple quand une transition n’évolue pas comme nous l’avions prévu. Le résultat est l’immobilité. Cela se passe souvent parce que notre plan n’est pas celui que Dieu a prévu pour chacun de nous et pour tous. Saul, avec les Pharisiens et les Hérodiens, en est l’exemple. Ils nous avertissent aussi sur le fait que s’obstiner peut déboucher la violence, afin de garder le pouvoir et l’autorité. Dans sa jalousie habituelle pour David, Saul veut le tuer. Bien qu’il le sache, la moindre crainte de perdre son pouvoir renouvelle sa jalousie. Ce n’est pas très différent dans le cas des pharisiens et des Hérodiens. Leur statut de supériorité, dû à la vision qu’ils ont du monde, est menacé.

Le défi du projet de Dieu pour nous est bien plus grand et plus complet que nous ne pouvons l’imaginer. Sans doute, les processus de transitions, allant vers quelque chose de complètement nouveau, nous préparent à notre transition finale à partir de notre être terrestre pour être sans crainte complètement avec Dieu dans sa miséricorde et son amour.

Ô Seigneur, notre Dieu, nous te remercions et nous te louons pour ta miséricorde et ta grâce dans les moments de transition. Que ces moments, qui font partie des plans que tu as pour nous, soient des opportunités de laisser derrière nous la fausse personne que nous croyons être afin de vivre plus pleinement notre vie en toi et selon ta divine providence. Nous le demandons à travers le Christ notre Seigneur. Amen.

Bien que l’évangile du jour soit court et connu pour être un texte de transition d’une partie de l’évangile à une autre, il indique la souveraineté de Jésus, sa révélation graduelle en tant que fils de Dieu, au-delà de toute chose, vue ou non, dans ce monde ou dans un autre monde. Le passage peut facilement être partagé en deux grandes parties. Dans la première, Jésus guérit “beaucoup de gens” dans la foule. Dans la deuxième partie, Jésus manifeste son autorité sur les esprits impurs qui crient qu’il est le Fils de Dieu.

Marc remarque la façon dont s’intensifient progressivement les réactions de ceux qui “apprennent” ce que fait Jésus fait. La répétition du fait que “beaucoup de gens” écoutent les paroles de Jésus est en contraste avec la réaction des Pharisiens et les Hérodiens qui l’ont rejeté (Mc 3:6). En outre, la variété des lieux géographiques d’où proviennent tous ces “gens“ montrent que Jésus est entendu aussi du monde des gentils.

Enfin, il est intéressant de remarquer que tout ne va pas pour le mieux. Bien qu’il y ait une réponse positive à Jésus, il y a la crainte que la foule puisse “se jeter” sur lui Jésus. Peut-être qu’à ce moment-là, il serait facile pour la foule de passer de l’ardeur et de l’éloge pour les guérisons au cri “Crucifiez-le” (cf. Mc 15:13-14). Cependant, les premiers chrétiens peuvent être rassurés par ces lignes car dans chaque action, c’est Jésus qui contrôle la situation (il se retira, il soigna, il dit, il recommanda) et la foule ne se jettera pas sur lui. La recommandation aux esprits impurs de ne pas le faire connaître est très importante (Secret Messianique) car Jésus ne peut être connu et compris que par rapport à sa croix et à sa résurrection.